Mettre un terme aux hémorroïdes après l’accouchement
Avoir un bébé, c’est une expérience très agréable pour toutes les mamans, vous vous préparez à l’arrivée de ce petit bout de chou pendant les 9 mois de votre grossesse, vous avez hâte de le rencontrer enfin, il ya toute cette excitation qui entoure l’arrivée de ce petit être… mais d’un autre côté, il y a aussi les petits désagréments qui l’accompagnent, les changements hormonaux, les sautes d’humeur, votre corps qui commence à « faire n’importe quoi », et pour certaines, il y a aussi l’apparition de ce mal bénin mais oh combien gênant, les hémorroïdes.
Les hémorroïdes peuvent apparaître à tout moment de la grossesse, voire même après l’accouchement, même si vous n’en aviez jamais souffert auparavant. Et avec ce petit être qu’elle porte dans son ventre ou qu’elle allaite, une femme ne peut pas se permettre d’essayer tous les traitements quand elle est enceinte ou qu’elle vient d’accoucher, ce qui rend cette crise encore plus difficile à supporter.
Pourquoi une crise hémorroïdaire peut-elle se déclencher pendant la grossesse ?
Les études montrent qu’au moins une femme sur trois aurait une crise hémorroïdaire durant sa grossesse, que même pour celles qui n’en ont jamais souffert auparavant, la grossesse peut révéler cette pathologie dans 48% des cas, autrement dit, si vous avez une prédisposition aux hémorroïdes, peu importe que vous le sachiez ou non, vous risquez fortement de connaitre ce désagrément pendant votre grossesse. On pourrait se demander pourquoi ! Pourquoi un évènement tant attendu peut il causer l’une des maladies courantes les plus gênantes ?
Les hémorroïdes qui apparaissent durant les mois de grossesse sont totalement dues aux changements physiques que connait votre corps durant cette période. En effet, votre corps doit nourrir et faire vivre un nouvel être à l’intérieur de vous, générer un volume sanguin qui suffirait aussi bien à la même qu’au bébé, et c’est un volume auquel vos vaisseaux ne sont pas habitués. Les études montrent que le volume sanguin chez la femme enceinte augmente de 25 à 40%, et que cette augmentation causerait un engorgement veineux. En même temps, votre utérus commence à grandir et à s’étendre pour s’accommoder au bébé qui ne cesse de grandir et ça entraîne une diminution du flux sanguin. Ces deux changements, combinés, vont causer une augmentation de la pression veineuse au niveau de la partie inférieure du corps (qui comprend aussi bien les jambes que l’anus, ce qui expliquerait aussi bien l’apparition des hémorroïdes que l’œdème des membres inférieurs).
Et ce n’est pas tout, comme vous le savez, la plupart des femmes enceintes prennent une supplémentassions en fer, et c’est important pour qu’elles et leurs bébés restent en bonne santé. Seul problème, une prise de fer trop importante peut provoquer une constipation, et c’est justement un des facteurs de risque majeurs de la crise hémorroïdaire.
N’oublions pas non plus les facteurs génétiques qui font que certaines femmes sont prédisposées à connaitre cette maladie et qui, combinés à tous les facteurs cités ci-dessus, vont faire qu’elle va connaitre sa première crise durant cette période de sa vie.
Comment l’accouchement peut-il déclencher une crise hémorroïdaire ?
Vous avez toujours entendu dire que la naissance était un événement traumatique pour l’enfant, ce qu’on a omis de vous dire, c’est que l’accouchement est aussi un événement traumatique pour le corps de la femme, pas dans un sens très péjoratif, rassurez-vous, mais plutôt dans le sens où votre corps vit un véritable moment difficile, avec beaucoup de tensions qui s’exercent sur lui, des hormones qui font un pic auquel il n’est pas habitué… Bref, ce n’est pas un moment de tout repos pour votre pauvre corps.
Le poids du bébé à la naissance, sa taille et la durée du travail sont des facteurs importants qui augmentent le risque de développer des hémorroïdes après l’accouchement, en effet, plus votre bébé est gros, plus sa tête est grande ou plus vous passez du temps à essayer de l’expulser, plus vous allez « pousser », plus vous allez exercer une tension sur la région basse de votre anatomie, plus le sang va affluer et plus les veines risquent de devenir « saillantes », et c’est ainsi que ce risque hémorroïdaire va augmenter.
Dans le cas d’un accouchement « forcé », ces risques augmentent encore plus avec l’utilisation du forceps, ou le recours à l’épisiotomie, deux interventions « mineures » quand il s’agit d’accouchement, mais qui peuvent provoquer une déchirure périnéale superficielle, mais qui peut mener à une déchirure partielle ou totale de l’anus, elle-même provoquant des hémorroïdes.
Même le recours à la césarienne ne protège pas contre le risque des hémorroïdes.
Outre ces mécanismes directs à travers lesquels l’accouchement peut provoquer une crise hémorroïdaire (que ce soit chez les femmes qui ont l’habitude de connaitre ces crises ou chez des femmes qui n’en ont jamais eu), l’accouchement peut aussi provoquer la constipation, soit à cause de tous ces changements hormonaux (ou plutôt le retour de plusieurs hormones à des niveaux normaux, mais auxquels votre corps n’est plus habitué depuis quelques mois), soit parce que la femme n’est plus capable, durant un certain temps, de compléter l’évacuation des selles, que ce soit pour des raisons physiques ou parce qu’elle a « peur » de souffrir en poussant pour évacuer les selles ce qui fait qu’elle va essayer de se retenir le plus longtemps possible. Mais comme vous le savez, la constipation est le premier facteur de risque des hémorroïdes, ainsi, la femme, par peur de souffrir en évacuant ses selles, finit par provoquer elle-même une véritable maladie bien plus gênante.
Comment soigner les hémorroïdes après l’accouchement ?
Ici encore, la règle numéro un est qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Alors même si vous avez environ 60% de chance de ne jamais souffrir d’hémorroïdes durant votre grossesse ou après l’accouchement, essayez de suivre les quelques règles simples qui permettent de les éviter. Mangez des fibres, beaucoup de fibres même, elles ne peuvent que vous faire du bien. Buvez aussi beaucoup d’eau, plus vous en buvez, mieux vous vous portez. Privilégiez le thé aux boissons gazeuses et évitez de manger trop épicé, de boire trop de café ou d’alcool (sur ce point précis, il est conseillé à la femme enceinte ou celle qui vient d’accoucher de ne pas en boire du tout).
Eviter la constipation est un point très important durant votre grossesse, certains laxatifs sont prescrits même pour les femmes enceintes. Attention toutefois à ne pas en abuser et il vaudrait mieux consulter un médecin dans votre cas car vous n’êtes pas responsable de votre santé seule, mais aussi de celle de votre enfant.
Comme les hémorroïdes causés par l’accouchement ne peuvent pas vraiment être prévenus (vous ne pouvez pas empêcher votre bébé de grandir ou contrôler le déroulement de sa naissance. Vous ne pouvez donc que guérir.
Le mieux serait d’utiliser les traitements naturels comme le bain de siège. Sinon, vous pouvez utiliser les traitements locaux comme la crème anti-hémorroïdaire ou même des veinotropes, qui ne sont pas contre-indiqués pour les femmes enceintes ou allaitantes, et qui offrent donc une solution idéale pour vous soigner sans mettre en danger la vie de votre enfant.
Le traitement des hémorroïdes après l’accouchement comporte aussi un volet psychologique. Vous avez peut être eu un accouchement difficile, voire douloureux, et vous avez peur de réveiller la douleur ou de la revivre si vous forcez votre corps à expulser les excréments. Parlez-en à votre médecin si le moment des selles est un moment douloureux pour vous et il pourrait vous conseiller sur la meilleure approche à adopter. Sachez toutefois qu’une petite douleur aux toilettes est bien plus préférable aux douleurs et à la gêne que provoque l’apparition des hémorroïdes. Alors entre deux maux, choisissez le plus bénin.
Enfin, sachez que le traitement chirurgical n’est pas vraiment conseillé pour la femme enceinte ou celle qui vient d’accoucher, c’est pour ça qu’il est d’autant plus important pour elles de prévenir la maladie et de tenter de la contrôler avec des traitements naturels ou, au pire, locaux.